Collection: Jacques & Jacques
« C’est nous qui joue, c’est toi qui es content. »
C’est bien connu, en France, pour réussir dans la musique, il faut soit coucher, soit s’appeler Jacques - voire Michel, mais là n’est pas la question. Du coup, avec un nom comme ça, il y a fort à parier que le duo ne tardera pas à gravir les marches d’un succès que l’on devine déjà énorme. Jacques, la tête pensante du groupe, joue de la guitare et chante. Jacques, l’autre tête pensante du groupe, joue des machines et, quand Jacques chancelle, Jacques chante à sa place. Jacques aime Elvis Presley, Chuck Berry, l’innocence des yéyés, et les gens qui claquent des doigts mais en rythme. Jacques, lui, préfère le hip-hop avec sujet+verbe+complément, les beats qui font que l’on ondule son corps presque malgré soi. Il se dégage de Jacques une certaine forme de nonchalance très Dutronc - le Jacques évidemment. Il se dégage de Jacques une certaine forme de détachement très Eddy - le Michel bien sûr. Sur scène, Jacques & Jacques sont drôles, pleins d’une énergie communicative, plus en place que nombre d’artistes que la décence nous interdit de nommer ici et, ce qui ne gâte rien, très bien habillés. Leurs compositions remplies d’humour chantent le droit d’être vieux et à la retraite le plus tôt possible, un rapport relativement décomplexé à l’écologie, l’amour de l’argent, l’amour de l’amour, l’importance relative des enfants... Une dernière précision, le duo est à la tête du Jacquistan, une entité politique située quelque part entre Woodstock et la Corée du Nord dont la présentatrice TV vedette est « noire, handicapée, juive, et pédé ». Je ne sais pas vous mais, en ce qui me concerne, au prochain concert, je vote pour Jacques... ou pour Jacques.